The Sky is jaune

On connaissait Froome roi du chrono et roi de la montagne. On ne le connaissait pas encore dans ses habits de roi de la descente. Ainsi aurait-il rejoint la confrérie des descendeurs hors-pair comme avant-lui un certain Eddy Merckx, vainqueur lui aussi de la grande étape du Tourmalet en 1969, après une échappée fleuve de 130km. A l’époque plus aucun coureur ne suivait le roi Eddy dans les montées, et plus aucune moto dans les descentes, tant il prenait de risques et dévalait à tombeau ouvert à plus de 90km/h. Froome, lui, n’a pas vraiment forcé la décision dans la montée du col de Peyresourde. Il s’est contenté, si on eu dire, de suivre le train élevé imposé par ses équipiers. Et c’est seulement dans la bascule au sommet, empochant au passage les points précieux du Grand Prix de la montagne, qu’il a mis en route le turbo. Expression employée sans arrière-pensée, même si aucune caméra thermique n’a été en mesure de filmer cette prouesse. Quoi qu’il en soit ça chauffait !

 

Dans sa recherche d’une moindre pénétration au vent, le déjà double vainqueur du Tour a pris tous les risques, y compris celui de passer par-dessus son vélo. Assis sur la barre de cadre, dans une position surbaissée peu seyante mais visiblement efficace, adoptant un inconfortable régime sans selle, Froome n’a cessé de creuser l’écart sur ses poursuivants lancés à ses trousses. Encore que pour des poursuivants, on ne peut dire qu’ils se soient montrés très volontaires pour aller chercher le fuyard. Résultat : Froome est en jaune et on n’y a vu que du bleu, couleur Sky, of course !

 

Eric Fottorino

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