Pisco-Pisco : mini difficultés, maxi beauté

Etienne Lavigne, Directeur du Dakar

Se réveiller au milieu des dunes est un émerveillement perpétuel. Le silence et la lumière pâle du levant, à ces instants qui précèdent le départ, procurent une sensation unique et magique.

La fin de cette parenthèse de calme se matérialise par le premier coup de démarreur. Il est 6 heures, on démarre roues sur le sable.

Régis Mathé dans les vallées dunaires

A peine quelques kilomètres et voilà une des voitures happée par une petite cuvette, sournoise à souhait. Au sortir du sable, nous retrouvons une vieille piste retravaillée au bull-dozer par endroits. Puis la piste disparaît petit à petit pour s’effacer complètement. Dès lors le voyage hors piste s’impose naturellement dans un décor de dunes gigantesques, comme sculptées pour attirer le regard.

Au pied de ces montagnes de sable, de petits pots (de sable bien sûr) éparpillés comme des ventouses prêtes à bloquer le premier 4X4 venu. Ici les meilleurs passeront sans coup férir. Mais les véhicules à 2 ou 4 roues partis au-delà de la 20ème place de leur classement respectif ne vivront pas la même spéciale. Après deux heures de passages répétés des meilleures autos, motos et -surtout- camions, tout sera plus difficile : la trace idéale sera très creusée, le fesh-fesh va  émerger de sous la surface moins porteuse et nos petits pots de sable vont se métamorphoser en de vastes vasques…

 

Le lac Morron

Passé tout cela, les concurrents vont traverser le « Desierto de California en Pisco ». Disons-le : le titre est un peu ronflant mais c’est le nom qu’ont donné les gens d’ici à cette étendue de sable étonnamment parsemée de culture de maïs, de citronniers et de vignes. Plus surprenant encore : au milieu de cette zone aride le rallye longera les rives du lago Morron. De l’eau en plein désert, bien plus qu’une oasis. Un vrai lac. Alimenté par un réseau souterrain du rio Pisco. 

Cette première étape est terminée. Difficile d’imaginer qu’elle générera des écarts importants. Mais à l’arrière, il faudra éviter de se montrer présomptueux ou impatient. On prévoit déjà des arrivées nocturnes…

Notre course à nous se poursuit après une pause ravitaillement : 180litres de diesel pour chaque voiture, eau et nourriture pour les 12 équipiers et en route vers le départ de l’étape numéro 2 : Pisco-Nasca.