"C'est pas la difficulté du terrain, ni la longueur de la spéciale qui va les gêner". De prime abord la phrase de Castera a de quoi surprendre. Ni longue, ni dure, à priori il manque les ingrédients majeurs à toute spéciale de rallye raid à celle qui fera entrer les concurrents en Argentine.
A bien y regarder, il suffit de laisser l'oeil rêvasser sur une carte pour comprendre LE problème proposé aux équipages : l'altitude !
"En fait, on va naviguer sur un altiplano qui va nous faire passer à des altitudes jamais rencontrées." David Castera a bien regardé le GPS pendant les recos, surtout la petite fenêtre de l'altimètre : jamais la spéciale n'est descendue sous les 3500m, atteignant son "sommet" à 3985m ! Simplifions : ce sera très rapide, très roulant mais personne ne peut prédire de la réaction des organismes et des mécaniques à pareille altitude. "C'est pour cà qu'on a bâti un parcours relativement tranquille sur la piste, m'explique le directeur sportif. Normalement là-haut ils auront tous un peu mal à la tête, les motards auront du mal à trouver le bon souffle; alors on ne peut pas se permettre de faire un truc hyper dur. On ne peut pas jouer avec la sécurité." Ceux qui ont déjà traversé la cordilière des Andes lors des éditions précédentes savent que le passage n'est pas anodin. Rester sur une de ces toits du monde ne fût-ce qu'une heure et demie- deux heures sera un réel effort. Allez savoir si ce sprint couru comme un trail de haute montagne n'aura pas quelques conséquences lors des jours qui suivront...