Au départ d’Uyuni le thermomètre affiche 7 degrés en dessous de zéro.
Nous avons abandonné l’équipe des recos qui termine d’écrire le road book de l’étape 8 : Uyuni-Calama. La fin de la spéciale n’a rien d’original par rapport à son début, préférable donc d’aller filmer d’autres lieux, d’autres paysages. On ne va pas être déçus.
Notre trajet ? Uyuni-San Pedro de Atacama. 550 bornes dont les 30 dernières seulement sur le goudron. Un long trait sur la carte qui descend plein sud sur l’altiplano bolivien. On ira pas bien vite car la piste n’est pas lisse. Ce n’est pas plus mal, tout est magnifique.
Ca commence par la traversée de « pueblos authenticos », appellation vantée par des panneaux de signalisation à l’entrée de San Cristobal, Culpina K et quelques autres… A vrai dire, c’est un peu survendu. Le ministère du tourisme bolivien exagère un peu. Mis à part l’église et la boutique d’artisanat, pas grand chose de mémorable.
Passée cette zone rurale et ses villages d’éleveurs de lamas posés tous les 10km, on entre dans l’altiplano sauvage. Une plaine immense à 4800m d’altitude , bordée de montagnes qui culminent à plus de 5000m.
On est au pays des lamas sauvages, des condors et des vizcachas, sorte de gros lapin à longue queue.
Les petits lacs et les passages de gué se succèdent entre deux champs de cheminées de fées , dont on se demande qui est venu les poser là, au milieu de rien.
Le seul village que nous traverserons sur 400km s’appelle Maleku Villa Mar. Une oasis au milieu de ce désert qui offre escale aux 4X4 de touristes. C’est sûrement pour cela qu’on y prélève un péage, modeste : 80 centimes d’euro.
Plus loin, autre taxe : nous entrons dans la réserve naturelle Eduardo Avaroa qui nous emmènera jusqu’à la frontière chilienne. Il fait beau mais froid. 6degrés et un vent glacial qui pique sévèrement le visage. On a bien du mal à faire sortir le gardien de sa cabane misérable pour payer notre aubole d’entrée (10euros).
C’est le summum du spectacle offert par le parc Avaroa : la plongée sur la laguna colorada.
Superficie : 60 km², 35 centimètres de profondeur.
Au premier coup d’œil, on comprend pourquoi on a donné ce nom à ce lac. Nuances d’ocres, de marrons de rouge générées par les algues qui l’habitent. Pour les nostalgiques, il y a là quelque chose qui nous rappelle le lac rose de Dakar, en plus grand, en plus varié…..
En s’approchant, on découvre des milliers de flamants des Andes qui viennent ici se nourrir de sédiments très riches et s’installer durablement pour leur reproduction.
Leur envol est un pur moment de grâce.
Lago Elado, laguna verde, laguna salada bordent ensuite notre piste vers la sortie de la Bolivie. Des merveilles de lacs salés, sombres, bleus, turquoise.
La route aura duré presque toute la journée mais on la quitte tout de même à regrets.
Itocahones est le nom du lieu qui abrite la douane bolivienne. 4400m, froid polaire et douaniers diserts, trop contents de voir du monde…
Les douaniers chiliens sont mieux lôtis. Ils nous attendent au bout d’un interminable toboggan d’asphalte, à l’entrée de San Pedro de Atacama, 2000 mètres plus bas. Au pied du volcan Licancabur.